mardi 27 mars 2012

Tunisie : Imaginer un autre avenir pour nos régions

Une association de la ville de Sousse, «Sousse Futur», projette de faire revivre le projet du “Métro du Sahel“ qui reliera Hammamet à Mahdia en se greffant sur le métro existant à Monastir et le réseau de la SNCFT qui sera électrifié pour le projet.



Une autre association de Kasserine explore les possibilités, importantes à ce qu’il paraît, de développer un tourisme écologique qui s’alimentera de la campagne de Kasserine, ses trésors naturels et historiques et la vie des agriculteurs de la région.
Des centres d’études et de recherches et de prospectives se multiplient dans le Nord-ouest et dans le Sud-est et ailleurs. Ces différentes initiatives nous renvoient à l’épineux dossier du développement régional et de l’urgence d’imaginer des solutions rapides et efficaces pour donner un espoir aux Tunisiens et Tunisiennes qui ont fait la Révolution, essentiellement pour combler cette fracture de développement entre l’Est du pays, son Ouest et son Sud…
Les initiatives les plus en vue viennent des intéressés eux-mêmes. Il faut se rappeler que jusqu’ici l’Etat tunisien, héritier du jacobinisme de l’administration française, avait instauré un système hyper centralisé sur la capitale et ses administrations centrales qui régentaient tout dans les régions. Même les quelques pas faits dans le sens d’une décentralisation n’ont été que superficiels.
De toutes les façons, les populations locales, pas du tout représentées dans les Conseils régionaux, étaient absentes. Pourtant, ce sont les gens de ces villes et villages qui peuvent donner les meilleures propositions en tout ce qui les concerne.
Bien évidement, ceci n’absout pas l’Etat de son devoir primordial d’investissement public et en masse et sur une période conséquente surtout dans les services publics, les voies de communication, l’infrastructure culturelle, scolaire et universitaire. Mais, il est vrai aussi que la participation de tout un chacun, et particulièrement des associations locales dans l’effort d’imagination, peut être d’un apport très riche. Nos campagnes regorgent des potentiels non exploités. Notre agriculture peut se développer et nourrir et faire travailler des milliers d’hommes et de femmes à travers les régions. Les pistes d’un tourisme alternatif, écologique et équitable sont multiples et ceci concorde avec une tendance mondiale dans le tourisme qui cherche aujourd’hui une approche beaucoup plus humaine, culturelle et écologique.
Afin de réaliser l’une des principales revendications de la Révolution concernant le développement non équitable du pays, des efforts gigantesques sont à fournir, principalement par les populations locales. Ces gens doivent se prendre en charge et imaginer et proposer des nouvelles idées et des nouvelles solutions, avec l’apport de la société civile et des partis politiques, des organisations nationales et même en sollicitant l’aide des grandes ONG internationales spécialisées dans le développement régional. Il ne faut pas s’attendre ni à des miracles ni à un rôle extraordinaire de l’Etat. C’est sûr que l’Etat interviendra mais dans la nouvelle société démocratique que nous espérons voir progresser en Tunisie, c’est le citoyen qui est la vraie dynamo de toute l’opération de changement du pays. Dans la campagne et dans les villes, à la plage et à la montagne, partout!

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